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Photo du rédacteurRosula Blanc

Sur les chemins des contrebandiers

Brouillard épais, un paysage de pierres. Dans les pierriers un sentier arrangé en grosses pierres il y a des siècles. On sent que ce passage entre l’Autriche et l’Italie devait être bien fréquenté autrefois. Aujourd’hui c’est désert, nous ne croisons personne toute la journée, à cause de la météo pluvieuse.


Hier quand nous avons passé dans le hameau de Venn et avons demandé si nous pouvions camper avec les yaks au fond du vallon, les habitants étaient très inquiets et nous déconseillaient vivement de tenter le col. « Les prévisions météo sont très mauvaises, ils annoncent de la neige jusqu’en basse altitude, il ne faut pas monter. Il y a quelques années dans des mêmes conditions deux jeunes hollandais se sont perdus dans le brouillard et sont morts. » nous disent ils. Seulement après de long palabres nous laissent-ils partir. Un d’eux, Siegfried, décide de nous accompagner jusqu’à l’alpage, car c’est dans les falaises en dessous de l’alpage que les hollandais ont chuté dans le brouillard. En montant, Siegfried nous compte des histoires du lieu. Ils sont trois familles à habiter dans ce vallon. Depuis son enfance il a toujours entendu parler des contrebandiers et jusque dans les années 70 il y avait de la contrebande de bétail. Pas une-deux vaches, mais des camions de vaches qui étaient soit disant amené en estivage et quand l’occasion se proposait les vaches étaient passées en Italie pour l’abattage, car le prix pour la viande était beaucoup plus haut en Italie qu’en Autriche. Siegfried nous parle aussi des passeurs qui avaient guidé des juifs de l’autre côté de la montagne pendant la deuxième guerre mondiale et après la guerre les mêmes passeurs avaient fait sortir les nazis.... Définitivement ce lieu est chargé d’histoires!




Depuis l’alpage où nous avons passés la nuit, nous sommes montés dans le brouillard vers la Europahuette sur la frontière de l’Italie, de là nous avons traversé vers le Pfitscherjoch où nous avons campé à côté de la cabane. Bertrand qui nous accompagnait pour prendre des photos à dormi dans la cabane qui a une ambiance de restoroute avec self-service... c’est assez improbable pour une cabane de montagne. Mais nous comprenons le lendemain: en descendant vers le Zillertal nous croisons des centaines de touristes qui montent direction le col! C’est une autoroute! Et tous prennent des photos et demandent « c’est quoi comme animal? »



Vers le barrage, nous devons naviguer un moment sur la route, entre voitures, motos, vélos et piétons....bons exercices pour les yaks!




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